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 chapitre 7

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MessageSujet: chapitre 7   chapitre 7 EmptySam 30 Déc - 20:47

Chapitre 7

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La chaleur du hall d'entrée accueillit les deux jeunes gens tel un cocon. Chacun soupira d'aise et laissa se veste sur le porte-manteau. Lyuba invita Clovis dans la cuisine où trônait une petite table et deux chaises l'une face à l'autre. La cuisinière était au gaz et la pièce affichait une couleur jaune défraîchie. Ce n'était pas le grand luxe mais cela suffisait amplement à Lyuba et sa mère.


« Tu veux quelque chose à boire? Je peux essayer de faire du café, si je me souviens comment faire... Ou du thé? Ou alors on a du coca ? Aubéline ne boit que ça. À se demander comment elle fait pour rester aussi svelte. »


Clovis sourit à l'allusion concernant Aubéline et son régime gazéifié. Sans attendre de réponse de sa part, celle-ci mit la bouilloire électrique en marche en vue de se faire un thé.


« Je prendrai comme toi. »


Elle opina de la tête et chercha deux tasses dans les tréfonds de l'armoire en bois et deux cuillères dans le tiroir de gauche. Elle sortit le sucre et la petite boîte métallique où se trouvaient les différents sachets de thé dont la maison disposait. Elle l'ouvrit en la déposant à table, laissant à Clovis le loisir de choisir le goût qu'il désirait.


« Assieds-toi, je t'en prie. »


L'eau se mit à bouillir et un clic retentit dans la pièce. Lyuba remplit les deux tasses d'eau chaude. Alors qu'elle laissait son sachet infuser, Lyuba s'assit en face de Clovis. Par automatisme, elle mit un sucre et demi dans sa tasse et retira son sachet assez rapidement pour ne pas avoir ce goût très léger d'amertume.


« Alors... Que s'est-il réellement passé ? » demanda-t-elle en essayant d'introduire gentiment le sujet. Elle tourna la cuillère dans sa tasse pour y mélanger le sucre.

« Qu'est-ce que tu sais déjà ? »


Il regardait dans la boîte les différents thés mis à disposition, décortiquant du regard les noms et leurs descriptifs s'il y en avait.


« Et bien... selon mes rêves... »


Elle tentait de trouver les mots adéquats pour expliquer à Clovis ce qu'elle avait vu, mais celui-ci releva la tête à l'évocation des rêves. Une étincelle brilla furtivement dans ses yeux noisette.


« Tu as fait des rêves ? »


Au tour de Lyuba d'arborer une expression étonnée. Il... Ne savait pas ? Pour elle ne sait quelle obscure raison, elle s'imaginait qu'il le saurait. Elle se lassait de devoir s'expliquer une enième fois ce qui lui arrivait. Elle avait l'impression de revenir sur ses craintes, celle d'être incomprise. Son regard s'assombrit. Elle se refermait sur elle-même, croisant les bras sur la table.


« Oui, je pensais que... Je pensais que tu le savais. »


Sa voix avait pris un autre ton, il était plus distant et Clovis comprit qu'il avait fait une erreur. Il se pinça les lèvres, regrettant de ne pas avoir modéré sa réaction.


« Je suis désolé. Je n'y avais pas pensé... »


Encore fallait-il qu'il la croie. Elle ne répondit pas, se sentant de nouveau être la folle du village qui racontait n'importe quoi. C'était difficile pour elle de se sentir différente. Et il était surtout difficile d'être comprise par ses pairs.


« Tes rêves ne sont pas un mal en soi, Lyuba. »


Il posa une main sur la sienne mais Lyuba la retira sitôt qu'elle sentit le contact, trop peu sûre d'elle et mal à l'aise. Elle avait fait mine de savoir ce qu'elle faisait, en proposant à boire à son hôte, en occupant la cuisine comme l'aurait fait sa mère avec un naturel généreux et chaleureux. Mais au lieu de devoir converser sur des sujets communs comme elle le ferait avec sa génitrice, elle se retrouvait confrontée à une conversation qui la mettait à mal. Toujours, elle essayait de se dévoiler mais à chaque essai, il n'en ressortait que de la moquerie ou une curiosité malsaine.


Clovis, pour sa part, avait l'impression que la situation lui échappait. Lyuba était-elle sous pression ? Il sentait désormais la tension dans la cuisine, comme si l'air se faisait plus rare dans la pièce, opaque. Il se racla la gorge avant de reprendre la parole. Ce faisant, il mit un sachet dans sa tasse fumante.


« Le fait que tu fasses des rêves signifie que tu es plus forte que je ne le pensais... Je comprends mieux la raison pour laquelle tu avais dit t'être inquiétée pour moi ces derniers jours. Tu... Tu m'as vu alors? »


Il décidait de se jeter à l'eau comme il l'avait promis en chemin. Il lui dévoilerait une partie de ce qu'il savait, histoire de balayer ses frayeurs et répondre aux questions. Parce qu'elle semblait ignorer tout, même sa propre nature. La tension semblait redescendre et l'oxygène dans la pièce redevenait respirable.


« Oui.
- Dis-m'en plus, que je puisse t'aider et t'expliquer.
- Tu étais dans une pièce, sans fenêtres... Allongé sur une civière, et attaché. Tu avais du sang frais sur le torse, un visage blême et le début d'une ecchymose près de ton oeil droit. »


Elle prit une inspiration entre deux phrases mais Clovis, qui avait déjà baissé la tête en se remémorant cette triste partie, la stoppa.


« C'est bon, je n'ai pas besoin d'en savoir plus... »


Il avait déjà du mal à accepter ce qu'il venait de lui arriver, entendre quelqu'un d'autre lui en parler ne l'aidait pas. Un frisson le parcourut et il avala sa salive. Il prit en main sa tasse. Lyuba l'observa et fronça les sourcils en remarquant le bout de ses doigts rouges lorsqu'il l'amena à ses lèvres.


« Tes doigts... Qu'est-ce qu'ils ont ? »


Clovis résista contre l'envie furieuse de les cacher sous la table mais, il lui présenta finalement ses mains pour la laisser examiner ses plaies dont perlait encore un peu d'exsudat. Lyuba finit par en détourner le regard.


« C'est douloureux?
- Oui, plutôt... »


Quelle question idiote se disait-elle. Elle osa un nouveau regard sur ses mains.


« Tu n'as rien pour mettre dessus ? Bon, attends, je reviens ! »


Elle n'avait même pas attendu la réponse de Clovis pour se lever et monter les escaliers. Elle revint quelques secondes plus tard, une vieille boîte à chaussures en main.


« Donnes-moi ta main, j'ai de la crème cicatrisante. »


Lyuba sortit un grand tube d'Inotyol qu'elle s'apprêtait à mettre sur les doigts du jeune homme. Celui-ci finit par lui tendre sa main droite, presque à contre cœur.


« Tu verras, elle est magique. » dit-elle en appliquant la pommade, un timide sourire aux lèvres.


Clovis sourit à son tour car il se doutait, bien évidemment, qu'elle ne parlait pas réellement de magie. Si seulement elle savait... Il se laissa faire et se plut à contempler la jeune femme se concentrer pour lui enduire le bout des doigts de crème et les recouvrir d'un pansement un à un. Il lui trouvait un air maternel et doux, rien ne semblait la perturber dans sa tâche. Elle avait saisi cette occasion à la volée, trop heureuse de pouvoir penser à autre chose. C'est en demandant son autre main d'un geste poli que leurs regards se croisèrent. Clovis le soutint mais Lyuba se détourna directement, le coeur palpitant. Elle continua les soins comme si de rien n'était malgré le sentiment de se savoir épiée.


« Voilà, c'est fait. » dit-elle lorsqu'elle eut fini.


Clovis regarda ses mains et sourit. Certes, ce n'était pas le plus classe mais si cette crème cicatrisante était "magique", il lui faisait confiance et passait outre l'aspect esthétique de se retrouver avec des sparadraps au bout de chaque doigt.


« Tu sais, ce qu'il te voulait exactement...? Pourquoi t'avoir... torturé ? »


Elle remit délicatement le produit dans sa boîte et frissonna en pensant au coup de fil qu'elle avait pu avoir avec l'homme en question. Les interrogations se bousculaient dans sa tête. Elle bougea la boîte de sorte qu'elle ne gêne pas sur la table et se rassit en face de Clovis.


« Il voulait la clé... »


Lyuba se raidit et toucha la clé autour de son cou, accrochée à sa chaîne en argent. L'effroi se lisait dans ses yeux et elle déglutit.


« Comment ça ? À quoi sert-elle ?
- Je ne sais pas pourquoi il la voulait, mais je me doutais bien qu'il voudrait l'avoir... Alors, je ne sais pas... Je te l'ai passée. En attendant. »


Elle recula sa chaise et se leva. En toute hâte et en essayant de respirer plus profondément, elle retira son collier pour rendre la clé au jeune homme.


« Tiens, je te la rends. Je ne veux pas la garder sur moi si c'est ce qu'il cherche. »


Elle détacha la chaîne et la clé tomba sur la table entre eux. Lyuba ne voulait plus la voir, elle voulait s'en éloigner le plus possible. Le problème était qu'elle était chez elle, Clovis devait absolument la reprendre et s'en aller avec.


« Prends-la. »


Elle tentait de rester maître d'elle-même mais sa voix trahissait la panique qui la rongeait. Ses poings se serraient et elle ferma les yeux pour inspirer longuement, en vain. Le vent sifflait contre les fenêtres comme une réponse aux émotions de la jeune femme.


« Clovis, s'il-te-plaît. »


Clovis resta impassible, gardant une voix posée, mais il voyait l'affolement prendre possession de Lyuba, à deux doigts de craquer.


« Non, on va la rendre à son vrai propriétaire demain.
- Je ne veux pas que cet homme vienne me chercher pour cette satané clé ! Pourquoi me l'as-tu donnée ? Pourquoi !? »


Clovis s'était levé pour se rapprocher d'elle mais à chaque pas qu'il faisait vers elle, elle en faisait un en arrière en secouant sa tête de gauche à droite. Elle haussait la voix.


« Je ne veux pas le voir, je ne veux pas le rencontrer ! Ce... »


Son souffle était saccadé et elle avait fini par baisser d'un ton.


« Cet homme me fait peur... » avoua-t-elle enfin dans un sanglot.


Les larmes lui venaient aux yeux et elle avait reculé jusqu'à se retrouver coincée contre le radiateur. Clovis se rapprocha encore et la prit finalement dans ses bras où elle sanglota de plus belle, se laissant aller contre lui.


« Tu ne risques rien, je suis là pour toi maintenant. On rendra la clé à Volodymyr demain, il en est le gardien. C'est à lui que revient la charge de la garder en sécurité.
- Mais cet homme... Il disait... Il disait qu'il voulait me voir. »


Clovis fronça des sourcils et baissa son regard sur la jeune femme.


« Comment ça ?
- On t'a téléphoné... Mais ce n'est pas toi qui a répondu...
- Il a répondu, lui... »


Elle hocha la tête en reniflant. Il avait cette impression que la situation lui échappait encore. Trop de choses lui étaient inconnues. Y avait-il d’autres choses qu’elle savait ?


« Qu'a-t-il dit ?
- Je... J'ai deviné que c'était lui. Je lui ai demandé où tu étais... I-Il a dit... (reniflement) Qu'il ne savait pas... Puis qu'il avait hâte de me rencontrer... »




Clovis passa sa main dans la chevelure rougeoyante de Lyuba en un geste rassurant. Il posa un baiser sur son front, soudain très protecteur envers elle.


« Ne t'en fais pas, je serai là. Je te fais la promesse de rester à tes côtés pour veiller sur toi. Je te protégerai. Quoi qu’il advienne. »


Il prononça ces paroles avec un pincement au coeur. Il en connaissait la signification, il savait, qu'au fond, quelque chose se produisait à cet instant même et qu'il ne pourrait plus répondre de lui. Cela faisait maintenant deux mois que Clovis gardait un oeil sur la jeune femme, discrètement, sans jamais oser l'aborder. D'abord, pour une question de prudence. Mais à la prudence s'est mêlée la curiosité et désormais la fascination. Il avait eu de la sympathie pour elle. Lyuba était généreuse, calme, réfléchie, courageuse et il la savait et la devinait douée pour tant de choses, des choses qu'elle ne savait peut-être même pas. À cela s'ajoutait son don de vision, ses rêves qui n'étaient qu'une fenêtre sur le monde extérieur.


Lyuba se blottit contre son torse. Ses yeux mouillés tâchaient son tee-shirt. Cette étreinte lui faisait du bien, il apaisait ses pleurs et lui donnait ce sentiment de sécurité. Le silence perdura quelques secondes avant que Clovis ne reprenne la parole. La jeune femme n'était pas au bout de ces révélations. Il devait le lui dire, il avait besoin de la mettre au courant. Sans cela, il ne pourait jamais lui parler qu'à demi-mot.


« Lyuba? »


Elle se recula pour le regarder, ses larmes s'étaient taries et il ne lui restait qu'à prendre un mouchoir pour essuyer ses yeux. L'expression de Clovis était sérieuse. Ele retint sa respiration. Elle craignait ce qu'il allait lui dire car l'hésitation se lut sur son visage. L'air dans la pièce était à nouveau opaque et la plongeait dans un silence ténu.


« Il faut que tu saches... Que tu n'es pas vraiment humaine. »
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