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 Chapitre 6

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Chapitre 6 Empty
MessageSujet: Chapitre 6   Chapitre 6 EmptySam 30 Déc - 20:45

Chapitre 6

Chapitre 6 122877025_4080226_0ab4c48b

« Tu penses que Tony ne me tiendra pas rigueur pour ce que je lui ai dis là-tantôt ? »

Lyuba  se sentait mal à l'aise depuis l'épisode à la bibliothèque. Cet appel avait fait surgir en elle quantité d'émotions qu'elle était incapable d'encaisser sans ciller. Ils n'avaient pas compris. Tony était dans son monde, obnubilé par cette envie de retracer l'appel.  Il ne lui était pas venu à l'esprit qu'il s'agissait d'un inconnu au bout du fil, et encore moins qu'il s'agissait du ravisseur.

Lorsque Lyuba  émit ses doutes, Aubéline lui prit la main. Elles étaient en train de  marcher vers le Moonlight, dans l'optique de passer une "nuit de folie".

« Ne t'en fais pas, il ne doit déjà plus y  penser. Et si vraiment il ne te pardonne pas, je le quitte sans l'ombre d'une hésitation, qu'il aille se faire foutre. Je lâcherai pas ma meilleure amie pour ça. »

Aubéline ne l'imaginait tout de même pas. Il ne réagirait pas ainsi. Elle en était sûre et c'était bien la raison pour laquelle elle se permettait de dire ça.  Ils étaient fort proches, malgré leur relation naissante. Lyuba se disait qu'ils étaient faits pour être ensemble. Ils se comportaient déjà comme un vieux couple alors qu'il n'en était rien. Prêts à  affronter les périples de la vie à deux.

Lyuba pressa la main  d'Aubéline en lui souriant. Elle garda le silence car cette  réaction exprimait déjà sa gratitude. Elle se sentait privilégiée de l'avoir pour amie.

Sur les centaines de mètres qui les séparaient du bar,  Lyuba repensait aux informations recueillies grâce à  l'appel. Ils avaient trouvé l'adresse exacte où se situait le bourreau de Clovis. C'était à une heure de Zaporijia.

Selon les dires de son interlocuteur, il  aurait relâché Clovis mais rien n'était moins sûr. Il fallait qu'elle le retrouve. Sinon, elle serait peut-être obligée d'essayer de retrouver cet homme qui lui  faisait déjà peur. Rien que d'entendre sa voix avait réveillé en elle d'effroyables émotions. En l'écoutant, elle avait l'impression que ses pires cauchemars pouvaient prendre vie. Qu'il lui suffirait d'un claquement de doigt pour que sa vie devienne un enfer. D'une certaine manière, cet homme la hantait. Penser à lui suffisait à lui faire hérisser les poils.

« Vous pouvez entrer. »

Les deux  gorilles qui contrôlaient les entrées avaient laissés les deux jeunes femmes passer sans poser de questions. L'entrée était gratuite pour les ladies, ce qui arrangeait bien les deux amies. L'atmosphère était chargée de fumée et une foule considérable se mouvait  sur la piste de danse.

« Tu veux boire quoi ?
- La même chose que toi. »

Lyuba  faisait confiance à son amie, c'était la reine des soirées discothèque en tout genre. Contrairement à elle, qui détestait les sorties nocturnes de cet acabit.

Aubéline se fraya un chemin entre les différentes personnes pour arriver au bar et commander les boissons.  Lyuba la regarda de loin. Elle attendit patiemment qu'elle revienne, plantée comme un piquet dans la salle.  Un doute la rongea en elle. Ce n'était pas vraiment la soirée qu'elle aurait voulu. Elle s'était plutôt imaginée passer la nuit à la maison, à parler des heures avec sa meilleure amie dans la chambre. Mais cela s'était présenté autrement et Lyuba aimait faire plaisir à la grunge.

« Tiens, un mojito, ça passe tout seul ! »

La rouquine prit son verre et elles portèrent un toast en faisant tinter leurs verres l'un contre l'autre.

« À notre amitié ?
- À notre amitié ! »

Elles  burent quelques gorgées puis, sans attendre, Aubéline tira Lyuba sur la  piste de danse. La rouquine rit de bon coeur, se laissant entrainer. Si au début elle restait de marbre, Aubéline l'encourageait à se lâcher. Elle faisait l'imbécile et sa bonne humeur déteignit sur Lyuba qui se laissa  finalement aller à onduler des hanches. Elle leva les bras au rythme cascadé de la musique assourdissante, s'inspirant des mouvements chorégraphiés de son amie qu'elle tentait de recopier vainement. Elle se lâchait enfin ! Aubéline la fit tourner et sauter. Elles jouaient du regard, malicieuses, se serraient puis s'abandonnaient sans cesse.

« Lyuba ! »

Un  bras surgit de la foule et la toucha. Elle se retourna vers la source de cet appel et elle stoppa  immédiatement de danser en le voyant. De l'incrédulité se lisait sur son visage. Elle resta là, les bras ballants, à se demander quelle était la réaction la plus appropriée.

« Clovis ?
- Je pensais que tu ne dansais pas... » dit-il comme pour relativiser les choses et la taquiner.

Elle  inspira lentement, oubliant autour d'elle toutes ces personnes qui se  déhanchaient, buvaient, parlaient, criaient, chantaient. Sa main partit toute seule se claquer sur la joue du garçon en une gifle  monumentale. Aubéline qui s'était également arrêtée de danser, ouvrit la  bouche de stupeur. Clovis resta de marbre, le regard baissé et la tête inclinée par la claque, tout aussi décontenancé par la situation.

« C'était quoi tout ça ?! »


La  voix de Lyuba s'était perdue dans les aigus par l'émotion. Elle s'était emportée telle une tornade, avec ce besoin de faire ressortir toutes ces émotions qui bouillonnaient en elle. Elle avait tenté de les intérioriser  mais ils étaient revenus à la surface comme un éclair, aussi fugaces que le vent. Le fait de voir Clovis... sain et sauf, et surtout... Sans  blessure apparente, lui faisait l'effet d'être une démente. Avait-elle tout imaginé ? S'était-elle fait des films ? Tout ce qu'elle avait vécu n'était-il qu'un mensonge, un rêve absurde ? Où s'arrêtait le rêve et où commençait la réalité ?

Clovis leva les yeux vers la jeune fille. Son regard demandait pardon et compassion, comme un chien battu après une bourde.  Mais ce qui serra le coeur de Lyuba, c'était cette douceur et cette compréhension qui émanait de lui. Cette même compréhension qu'il manquait à ses amis. Ce sentiment de "je sais ce que tu vis" qui lui noua la gorge. Elle amena sa main devant sa bouche, estomaquée par la réaction excessive qu'elle venait d'avoir. Elle prenait enfin conscience de son geste et cela la rendait mal à l'aise. La colère et la dureté  de son visage s'étaient effacés pour le remord et la faiblesse, cette envie d'abandon. Les larmes lui venaient aux yeux. Elle  s'avança d'un pas pour prendre Clovis dans ses bras. Elle enfouit sa tête dans le creux de son  épaule. Peu importe que ce soit un inconnu pour elle ou elle une inconnue pour lui. Elle avait besoin de cette étreinte. Elle avait besoin de savoir que tout ce qu'elle vivait avait forcément une explication plausible.

Clovis répondit à l'étreinte de Lyuba en l'enlaçant à son tour. Il lui  pardonna cette gifle. Il imaginait sans peine les doutes et les questions qui l'assaillaient. Il baissa le regard pour profiter une seconde. Il grimaça légèrement pour une douleur fugace qui lui vrilla le mollet.

Doucement, Lyuba se retira, à contre coeur. Elle essuya ses larmes d'une main. Pleurer l'avait soulagée du poids de ses sentiments.

« On s'est fait du souci pour toi. On t'a cherché partout.
- Oh... »

Clovis  considéra Lyuba et Aubéline tour à tour. Il hésitait. L'endroit ne lui semblait pas idéal pour se confier. Il ignorait également s'il pouvait faire confiance à la jeune fille aux dreads.

« Je ne savais pas... M-Merci. »

Aubéline  se rapprocha d'un pas, la tête légèrement inclinée pour essayer d'entendre ce qui se disait. Clovis prit les mains de Lyuba pour lui  poser son ultime question.

« Tu as encore la clé ? Où l'as-tu mise ? »

Lyuba la chercha instinctivement dans son décolleté mais Clovis l'en empêcha en rabaissant délicatement son bras.

« C'est bon. Gardes-la sur toi pour le moment. »

Lyuba  obtempéra, prête à obéir à n'importe lequel de ses ordres. Elle était toujours perdue et il était le seul qui semblait pouvoir l'aider à mettre ses doutes et ses frayeurs de côté. Elle baissa la tête, encore honteuse de son comportement brusque et incontrôlé. En la voyant désemparée, Clovis la reprit dans ses bras. Aubéline, aussi, comprit sa détresse et passa sa main sur son bras, sans interférer entre eux.

« Ne  t'en fais pas, tout ira bien. » dit Clovis à l'oreille de  Lyuba. Il aurait voulu le lui chuchoter mais la musique dans la pièce ne le lui permettait pas. Dans ses bras, Lyuba semblait enfin se détendre.  Elle se laissait aller.

« Tu t'occupes d'elle alors ? » demanda  Aubéline qui se sentait de trop. Clovis la dévisagea un court  instant et finit par hocher la tête.

« Ca ira, toi, toute seule ? » voulut-il savoir, de peur d'abandonner la jeune femme.

Aubéline afficha un sourire enjôleur, toujours sûre d'elle.

«  Tony devait nous reprendre s'il y avait un quelconque problème. Je  l'appelle et dans cinq minutes il rapplique, ne t'en fais pas. Je te fais confiance. »

Complice, elle lui fit un clin d'oeil.

Lyuba se retira des bras du jeune homme pour regarder son amie. Elle était inquiète. Elle ne voulait pas qu'Aubéline parte, et encore moins la laisser seule. Pas pour lui permettre de rester avec Clovis.

D'habitude, c'est elle qui partait pour laisser Aubéline avec un garçon en soirée. Jamais l'inverse. Aubéline était comme ça. Lyuba ne lui en avait jamais tenu rigueur. Et elle devait avouer que, souvent, ça lui permettait de s'éclipser. Ca l'arrangeait finalement. Mais il s'agissait d'un cas particulier avec Clovis.  Ce n'était pas par intérêt physique. Ce n'était pas "un coup d'un soir" ou parce qu'il lui plaisait. Il était le seul à pouvoir répondre à ses questions.  

Elle ne pouvait cependant pas s'empêcher d'éprouver un sentiment partagé. Un sentiment de joie mêlé de honte et de stress. Comme s'il s'agissait d'un amour naissant, fragile et prêt à s'envoler ou disparaître à chaque instant. Lyuba balaya cette pensée en replaçant fébrilement une mèche de cheveux devant son visage. Non, elle restait avec lui à titre d'information, et pour se  sentir en sécurité.


Aubéline finit par s'éloigner, les laissant seuls.  Lyuba se dirigea directement vers la sortie, elle voulait de l'air frais, la foule la rendait malade  et puis... La soirée était un fiasco. Elle reprit son manteau à l'accueil et s'engouffra dans la froideur du mois de janvier.

Clovis la suivit jusque dehors. La neige avait fondu pendant la journée, ne laissant que l'humidité sur les pavés et le rêvetement des routes.  Seuls quelques résidus de patés de boue subsistaient au bord des trottoirs.

« Je vais te raccompagner chez toi. » lâcha Clovis, les mains dans les poches, sans  trop savoir quoi faire ni quelle attitude adopter.

Lyuba hocha  de la tête et se mit en route, Clovis la suivit. Ils marchaient d'un pas ni rapide ni lent. Le silence les poursuivit, si ce n'est le bruit feutré de leurs pas sur les dalles. La rousse  fixait le sol, les mains dans les poches de son manteau, les épaules remontées pour protéger son cou du vent alors que ses cheveux virevoltaient au gré de celui-ci.

« Que s'est-il passé après... »

Elle  n'osa terminer sa phrase. Elle pensait à l'hôpital et ce qu'ils avaient retrouvés dans la chambre. Ensemble, avec Tony et Aubéline, ils  étaient retournés sur place le lendemain. Mais il n'y avait plus aucune trace de ce qu'ils avaient vus. De nouveau, cela avait rendu Lyuba nerveuse et confuse. Elle avait cette impression que sa vie ne tournait  tout simplement plus rond.

« Après... quoi? » continua Clovis qui ne savait pas à quoi elle faisait allusion. Certes, il  avait un doute mais il ne voulait et ne pouvait pas en dévoiler de trop.

Lyuba  s'arrêta et Clovis en fit de même. Il l'avait légèrement dépassée, ce qui l'obligea à pivoter de quelque degrés pour être face à elle. Ses grands  yeux verts tentaient de sonder le jeune homme. Elle soupira, fatiguée te tourner autour du pot.

« ... Dis-moi tout, s'il-te-plaît... Sans omettre de détails. » précisa-t-elle après un enième silence.

Clovis  baissa la tête et inspira profondément. Il allait bien devoir se jeter à l'eau, tôt ou tard. Il afficha un faible sourire aux lèvres, vaincu.

« Bien, je te raconterai tout... Mais pas ici. Allons chez toi. »

Lyuba  approuva. Ils recommencèrent à marcher. Et vu qu'elle ne savait pas quoi dire, ils restèrent muet tous les deux pendant le trajet.
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