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 Chapitre 5

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Date d'inscription : 12/09/2017

Chapitre 5 Empty
MessageSujet: Chapitre 5   Chapitre 5 EmptyVen 1 Déc - 19:55

Chapitre 5

Chapitre 5 122877025_4080226_0ab4c48b

L'oiseau croassa avant de s'envoler à l'autre bout de la pièce. Il laissa derrière lui un jeune homme, allongé dans un lit. Clovis gémit de douleur alors qu'Andrey l'inspectait une dernière fois d'un oeil avisé.

« T'as encore eu beaucoup de chance, Gamin.
- Je ne sais pas si c'est vraiment de la chance. » répondit Clovis en fermant les yeux pour essayer de relativiser.

« Un être comme ça aurait pu te faire bien plus de mal.
- Oui... Je sais. »

Andrey releva doucement la main de Clovis pour en examiner les doigts et surtout, l'emplacement où aurait normalement dû être ses ongles. Clovis retint un enième gémissement.

« Bluffant tout de même. Il a même réussi à arracher les racines.
- C'est bon, je n'ai pas besoin de... Aïe... détails... »

Andrey avait touché l'emplacement de l'ongle encore à vif sans le faire exprès. Il redéposa précautionneusement son bras sur le drap du lit.

« Heureusement que le Caladrius a bien voulu te soigner. Normalement, tes ongles devraient recommencer à pousser. Il te faudra peut-être six mois, mais ils repousseront. Ce qui aurait dû être impossible puisqu'il a réussi à t'arracher la racine... »

Andrey faisait physiquement la soixantaine alors qu'il devait bien avoir le double de cet âge. C'était un homme rustre et casanier. Il n'aimait pas être dérangé mais, depuis quelques années déjà, il prenait soin de Clovis pour diverses raisons. Il possédait un grand oiseau gris, à l'apparence d'un corbeau cendré. Ses yeux noirs étaient observateurs. On le devinait plus intelligent qu'un oiseau ordinaire. La seule ombre au tableau : il était probablement le dernier de son espèce. Les humains ne l'avaient découvert qu'au Moyen Âge ; et il était déjà en voie d'extinction. Triste sort pour ces oiseaux qui avaient pourtant un important pouvoir de guérison.

C'était lui qui avait donné de son énergie pour soigner Clovis. Le reste n'était plus qu'une question de temps. Il avait beau purifier le corps des malades, absorber les infections et améliorer les conditions de rétablissement, il ne pouvait faire de miracles ni retirer toute forme de douleur. Il pouvait accélérer la guérison. Deux fois plus vite, tout au plus. Mais le processus pour récupérer un ongle était souvent long.

« Quant à ta jambe... Il faudra attendre que le nerf repousse. »

Clovis frissonna, il était trempé de sueur à cause de la douleur. Andrey avait refusé de lui donner des calmants tant que le Caladrius ne l'avait pas lui-même examiné. Son mollet gauche avait été ouvert et son nerf sectionné. Désormais, il ne sentait plus son pied gauche. Ce qui avait pour avantage de ne plus ressentir la douleur et d'un autre coté... C'était handicapant, voire dangereux. Puisqu'il ne sentait plus rien du tout son pied. Seul le trou béant à son mollet le faisait terriblement souffrir.

« Je... J'attendrai le temps qu'il faut.
- C'est bien, petit. Il faut bien ça dans la vie, être patient. »

Andrey se retourna pour touiller dans la casserole sur le feu. Des plantes infusaient dedans depuis une bonne dizaine de minutes. Le vieil homme huma la concoction puis la versa dans une tasse.

« Je peux avoir aïe... un anti-douleur ? Par pitié... »

Clovis avait essayé de se redresser mais sa jambe et ses mains étaient encore lancinants.

« Oui, oui, je m'en occupe. »

L'homme sortit de la pièce pour ramener un petit bouquin, au plus grand dam de Clovis qui n'aspirait qu'à pouvoir ingurgiter une aspirine pour le soulager. Andrey lui passa une tasse encore fumante.

« Tiens, bois ça.
- Quoi, c'est tout ?! »

Andrey leva les yeux au ciel et soupira. Il reprit la tasse souffla dessus et la lui retendit.

« Voilà, c'est bon. Elle est magique maintenant, tu peux la boire. »

Au tour de Clovis d'être exaspéré par le cynisme dont l'homme faisait preuve. Andrey ne pratiquait absolument aucune magie. La seule chose qui lui permettait de vivre aussi longtemps était la présence du Caladrius chez lui. Clovis se demandait bien pourquoi un animal fantastique, doté d'une grande intelligence et d'un savoir-faire inné avec l'espèce humaine, tel que le Caladrius, restait chez ce rustre. Il représentait tout le contraire d'Andrey...

« Merci encore Andrey... » répondit-il avec ironie.

Il but néanmoins la tasse, lentement parce que le liquide était encore bouillant et avait un goût prononcé de clou de girofle. Le mélange avec les autres épices rendait la boisson exécrable et arracha une grimace à Clovis.

« Et oui Gamin, faut pas toujours s'attendre à un truc bon non plus.
— Je ne m'attendais pas à un truc bon, comme tu dis... » soupira le jeune homme.

Andrey haussa les épaules. La porte de la chambre s'ouvrit à la volée. À son chambranle, le Naga se tenait fier et droit. Son regard parcourut la pièce avant de se poser sur Clovis qu'il fixa sévèrement.

« Peux-tu nous laisser, Humain? »

Clovis regarda Andrey comme pour lui demander l'autorisation, ou voir quelle serait sa réaction. L'homme finit par se lever et sortir de la pièce en fermant la porte grinçante derrière lui. Le Naga s'approcha du lit sans cesser de fixer le jeune homme.

« Où est la clé? »

Clovis tenta de se redresser comme il pouvait, grimaçant de plus belle sous l'effet de la douleur.

« Euh...
- Où est-elle? »

L'énervement et l'impatience se lisait dans le regard de Volodymyr qui tentait de garder son calme. Clovis voyait qu'il serrait le poing.

« Tu vas me répondre? » dit-il en se penchant vers lui, sa main s'agrippant à son pull comme s'il avait déjà voulu le soulever pour avoir une réponse plus rapidement.

« Elle est en lieu sûr, crois-moi. Je ne l'ai juste pas sur moi. »

Il tentait vainement de le convaincre que tout irait pour le mieux. Volodymyr s'était déjà redressé et avait lâché le jeune homme. Il commençait à faire les cent pas dans la pièce, autour du lit.

« Où est-ce qu'elle se trouve alors ? Je vais la retrouver.
- Je... Tu ne peux pas.
- Comment ça ? Je ne peux pas ? »

Le Naga avait arrêté de marcher de long en large pour dévisager Clovis.

« Je ne pense pas que tu comprennes bien la situation. Je vais la récupérer, un point c'est tout.
- Je ne sais pas où elle se trouve exactement. » avoua-t-il.

Volodymyr vit rouge, ses yeux changèrent d'aspect alors qu'il respirait de plus en plus fort. Ses pupilles rondes changèrent de forme et rétrécirent en une fente. Il avait des yeux de serpents et il ne put s'empêcher de sortir sa langue bifide une seconde pour sentir la température ambiante de la pièce.

« Comment ççça ? Que dis-tu ? » disait-il d'une voix grave et sifflante.

« Quelqu'un de confiance la garde pour moi.
- Personne n'est de confiance, j'ai risqué ma fonction de gardien en osant te la céder une journée. Et tu vas bientôt le regretter. »

Le Naga revenait vers le lit avec la ferme intention de lui faire du mal, sa peau sur le pourtour de ses yeux semblait déjà se transformer en écailles. C'était son rôle de protéger ce qu'on lui confiait. Il ne pouvait faillir à sa tâche, c'était devenu son obsession. La seule et l'unique.

« Non, attends, je peux te la retrouver et te la rendre demain... Promis. »

Clovis s'était reculé dans le lit, s'asseyant sur le coussin. L'encadrement du lit s'enfonçait dans son dos. Il cherchait en vain à échapper à la créature qui se transformait devant ses yeux.

« Comment puis-je être sûr de ce que tu dis ?
- Je... Tu pourras me tuer si je ne te la rends pas demain.
- Mais tu es déjà un homme mort, Petit.
- Si je te la rends demain, tu me laisses la vie sauve. Mais tu l'auras dès demain. Demain matin, même. »

Clovis parlait rapidement, il tendait son bras devant lui comme si cela pouvait suffir à garder Volodymyr à distance. Lentement, les écailles disparurent. Les yeux du Naga redevinrent humains. Il se calmait.

« D'accord. Tu as vingt-quatre heures. Si demain à 15h je ne l'ai pas récupérée, je te tue. »

Clovis hocha rapidement de la tête. Volodymyr lui tendit la main pour conclure le marché. Le jeune homme ravala sa salive et tendit sa main aux doigts mutilés. Le contact de sa peau contre sa blessure, lors de la poignée de main lui fit un mal fou. Il gémit quelque peu et serra les dents face à l'expression impassible et solennelle de l'homme imposant.

« À demain. » conclut-il en ressortant de la pièce.

Andrey revint l'instant d'après. Clovis gesticulait déjà sur le matelas, décidé à partir.

« Que fais-tu?
- Ben, je pars! Tu vois pas?
- Oh non, pas question ! Tu n'iras nulle part maintenant !
- Mais... »

Andrey prononça quelques paroles dans une langue étrangère et les paupières de Clovis se firent lourdes, très lourdes. La seconde d'après, il s'était assoupi. Andrey le replaça correctement dans le lit.

« Il te faudra te reposer d'abord, si tu veux guérir. »
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